La Libération spirituelle

 Plus vous essaierez de vous débarasser de l'égo, plus il se renforcera.
Vous devez donc l'approcher différemment. L'égo n'empêche personne de comprendre. La vérité est que l'égo s'apaise automatiquement quand vous comprenez quelque chose.
Vous ne parviendrez jamais à amener la lumière si vous insistez pour dissiper toute l'obscurité de votre chambre. Ainsi donc, ignorez l'égo, tout simplement, et essayez de comprendre. La compréhension elle-même éliminera les structures de l'égo. 

La voie juste (vichara marga) est la diparition de la Séparation  par l'attention à ce qui est faux; ce qui reste est la Vérité absolue.

 

N'être Rien est le vrai Bonheur !

Les deux états de l'être humain
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1) L'ETAT DE SERVITUDE :
Un être humain est considéré comme asservi, lorsqu’il vit sous l’entière domination de sa nature inférieure. Cette nature inférieure, divisée,  est constituée par :
- La Nature primordiale (Prakriti) ;
- L’ego (ahamkara) ;
- Le mental (manas) ;
- Les cinq sens de perception (tanmâtras).
 
2) L’ETAT DE LIBERATION :
On appelle Libération Spirituelle, la possibilité qu’a l’être humain non seulement de dissiper le voile de la Séparation mais de s’affranchir définitivement du conditionnement relatif à sa nature inférieure. Ce déconditionnement est le résultat final de la Sadhana et de l'Initiation.
 Il se manifeste par  :
- La silence du mental (Buddhi)
- La Connaissance juste ( Chitta)
- La félicité Divine (Atma)
- La compassion (Karuna)
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."O Seigneur, si je m’identifie avec le corps, je suis Ton serviteur ; quand je me considère comme une âme incarnée, je suis une parcelle de Toi-même ; mais quand je réalise que je suis le Soi, je ne fais qu’un avec Toi, ceci est ma ferme conviction." (Adhyâtma Râmâyana)

"Le premier pas à faire pour atteindre cette connaissance, c'est véritablement le Satsang" (Maa)
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                                                 LA ROUE DU DEVENIR :
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La nature inférieure engendre le désir et met en mouvement la loi du karma qui enchaîne l’individu par les liens que constituent ses propres actions. La rotation continuelle de la roue du devenir constitue le samsâra.
"Le Seigneur se tient au cœur de toutes les existences, ô Arjuna et Il les fait tourner et tourner montées sur une machine par le moyen de Sa Mâya." (Bhagavad-Gîtâ) 
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.La cessation de cette rotation et la maîtrise parfaite de la  nature inférieure, définissent moskha, la Libération Spirituelle.
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- Jivan-mukti, la Libération dès cette vie, est réservée aux grands yogins qui auront poursuivi leur sâdhanâ jusqu’au bout, durant cette vie.
- Videha-mukti est la possibilité qu’à le yogin, de se libérer à l’heure de sa mort.
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"Shiva est le Seigneur parce qu'Il est au-delà de l'emprise de Prakriti, étant le Créateur de la roue du devenir. Il maintient Prakriti dans sa dépendance aussi facilement qu’il se livrerait à un jeu et Il est seul omniscient, parfait et libre de désirs. Les perfections du Seigneur suprême attestées par les Védas sont l’omniscience, la plénitude où tout est atteint, la conscience inconditionnée et sans commencement, l’indépendance absolue, l’infaillibilité et la puissance infinie." (Shiva-Purâna)  
 
        
 Jivan-mukti : la Libération dès cette vie
 
"L’ego a disparu. J’ai réalisé mon identité avec Brahman et tous mes désirs se sont dissipés. Je me suis élevé au-dessus de mon ignorance et de ma connaissance de cet univers trompeur. Quelle est cette joie que je ressens ? Qui la mesurera ? Je ne connais qu’une joie infinie, sans limite." (Shankarâchârya)


                     
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LES TROIS ATTRIBUTS :
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L'Atma yogi parfait (Siddha) qui a réalisé l’Essence de son être, se reconnaît par plusieurs attitudes propres qui le caractérisent. Ces attitudes correspondent en fait, à des états purement intérieurs.
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- Bâlya désigne l’état intérieur comparable à celui d’un petit enfant. C’est un regard d’innocence, un retour à la transparence et à la simplicité initiale de l’être, où toute fausseté a disparu. "Quiconque ne recevra point le Royaume de Dieu comme un enfant, n’y entrera point ." (Evangile selon Luc)
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- Pânditya est un attribut qui se rapporte à une fonction d’enseignement. Le yogin parfait qui possède la Connaissance, se qualifiera pour la communiquer aux autres. Il deviendra alors un éveilleur, un véritable Maître spirituel, un authentique Guru.
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- Mauna désigne un état intérieur de Paix et de Silence, où toute notion de séparation a disparu. C’est là le véritable état de Yoga, l’état au-delà des mots et des projections du mental. Une des caractéristiques propres du yogin réalisé, est qu’il devient silencieux.
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"Celui-là (le sage réalisé) ne dépendra plus de rien ; il sera parfaitement libre. Aussi dit-on très justement : l’être surhumain n’a plus d’individualité propre ; l’homme transcendant n’a plus d’action propre ; le sage n’a même plus un nom propre ; car il est un avec le Tout." (Tchoang-tseu)  
 
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"Quand la Connaissance pure se révèle, on acquiert la maîtrise de tous les pouvoirs cosmiques." (Shiva-Sûtras)
 
Videha-mukti : la Libération après la mort
 
 "Quiconque abondonne son corps et s'en va en pensant à Moi au moment de sa fin, vient en Ma condition d'être ; on n'en saurait douter." (Bhagavad-Gîtâ)
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Quoiqu’il en soit, le vrai yogi  cherchera toujours à réaliser l’Union Divine, de son vivant, ou à l'heure  de sa mort. Aussi, transformé par sa sadhana et empli de dévotion, réalisera-t-il, sans aucun doute, l’Union suprême. 
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"Aussi, à tout moment, souviens-toi de Moi et lutte ; car si ton mental et ton entendement sont toujours fixés sur Moi et donnés à Moi, à Moi sûrement tu viendras. Car c’est en pensant toujours à Lui, la conscience unie en un Yoga sans défaillance et de pratique constante, que l’on vient au divin et suprême Purusha, ô Pârtha." (Bhagavad-Gîtâ)
 
LE MOMENT DU DEPART :
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"Ce Moi suprême est le Voyant, l’Ancien des jours, plus subtil que le subtil et le Maître et le Régent de toute existence qui met à leur place dans son  être toutes les choses qui sont. Sa forme est impensable, Il est resplendissant comme le soleil au-delà des ténèbres ; celui qui attache sa pensée sur ce Purusha au moment du départ, le mental immobile, l’âme armée de la force du Yoga, uni avec Dieu en Bhakti et la force de vie entièrement attirée et fixée entre les sourcils au siège de la vision mystique, celui-là atteint à ce divin Purusha suprême.
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Cette Ame suprême est le Brahman immuable existant en soi dont parlent ceux qui connaissent le Véda et c’est Cela en quoi entrent ceux qui pratiquent l’ascèse quand ils ont passé par-delà les affections du mental mortel et pour le désir de quoi ils exercent la maîtrise des passions corporelles ; cette condition Je te l’exposerai brièvement. Les portes des sens toutes closes, le mental enfermé dans le cœur, la force de vie élevée dans la tête hors de son mouvement dispersé, l’intelligence concentrée sur l’émission de la syllabe sacrée AUM et sur sa pensée féconde, dans le souvenir de la Divinité suprême, celui qui s’en va ainsi, abandonnant le corps, atteint à la plus haute condition. Celui qui se souvient de Moi sans cesse, ne pensant à nul autre, le yogin qui est en union constante avec Moi, ô Pârtha, Me trouve facile à atteindre. Etant venues à Moi, ces grandes âmes ne reviennent pas à la naissance, condition transitoire et pénible de notre être mortel ; elles parviennent à la suprême perfection.(Bhagavad-Gîtâ)