Rishis

Les Rishis  sont des sages des temps anciens qui ont entendu un appel intérieur et sont partis à la recherche de la Vérité.
Mus par un profond détachement ils se sont retirés au coeur de majestueuses forêts ou au bord du Gange. Là, avec coeur paisible et un intellect hautement évolués, ces grands mystiques et méditants délaissent les rites et les sacrifices. Les rishis se concentrent exclusivement sur la Connaissance pour atteindre à la délivrance du Samsâra, c’est-à-dire du cycle des transmigrations Ils ont sondé leur cœur afin d'observer, d'analyser et de connaître en eux-mêmes le pourquoi et le comment des rouages les plus intimes de la psychologie et de la dimension spirituelle.

Ces sages étaient si sincèrement consacrés à leur poursuite de la Vérité, de façon si désintéressée qu'ils se sont, dans la joie exaltante de leur aventure divine, oubliés eux-mêmes ! Nous trouvons rarement l'identité de ces hommes mentionnée dans  les différentes Upanishads. Les auteurs sont presque tous inconnus. Ils ont, pour ainsi dire, oublié d'ajouter leurs signatures à leurs chefs-d'œuvre. Pour eux c'était uniquement la découverte qui importait, pas l'individu qui l'avait faite. Ils savaient que l'existence humaine, telle une bulle, ne dure que quelques années ; ils ont reconnu la vanité de s'attacher à un nom. Ayant trouvé la Conscience éternelle, ils n'avaient plus besoin des honneurs sociaux.
Ces sages vivaient dans une liberté absolue, détachés de la vie mondaine. Ils cherchaient la Vérité ultime de ce monde. Leurs réalisations intérieures se manifestaient dans la noblesse et la ferveur de leur coeur, la puissance de leur intellect et la force de leur détachement.

En ces temps-là, les Rishsi conduisaient les hommes. Ils étaient à la fois sage, poète, prêtre, savant, prophète, éducateur, voire législateur.

Après avoir atteint l'accomplisssement ultime, ils ont ensuite transmis leurs découvertes à la génération suivante par l'intermédiaire de leurs disciples. La transmission se faisait par accompagnement individuel. Les disciples ont parcouru à leur tour le chemin de l'Eveil et les Upanishads ont été transmises par la chaîne ininterrompue des maîtres et des disciples, qui reste toujours vivante aujourd'hui.

Les Rishis sont les premiers maitres de l'Atma yoga

Les Vedas sont des révélations : en effet des sages ont eu dans leurs méditations la "révélation" de vérités éternelles.

La racine du mot Véda est “vid” (savoir), le terme Véda signifie savoir. Ces livres ont été consignés par écrit des siècles après avoir été composés car la connaissance était alors transmise oralement. Ils ne sont pas l'œuvre d'une seule personne, mais furent transmis à de nombreux Rishis. Le sage “Vyasa” est connu pour avoir codifié les Védas, et nous pouvons dire qu'il fut le seul qui les ait mis entièrement par écrit.
On dit que l'enseignement exposé dans ces écrits émane de Divin Lui–même. Il a été perçu par les rishis au cours de méditations tres profondes.
 

Les Ecritures sacrées ne sont pas des textes d'accès aisé, car ils essaient d'expliquer l'Inexplicable, de décrire l'Indescriptible. C'est pourquoi le langage dans lequel les Upanishads sont composées est à la fois logique, poétique, mystique, suggestif, paradoxal et ésotérique.

Pour étudier ces textes, le commentaire de maîtres est nécessaire. En Inde, l'art du commentaire reste vivant :  tous les grands maîtres apportent  un éclairage, une interprétation, à la lumière de leur propre expérience. Ainsi, au fil des siècles, les upanishads  ont été commentés, et c’est ce qui garde les Ecritures vivantes.

Les Upanishads sont les textes fondateurs de l'Advaita Vedânta : c'est là que se trouve la pensée de la Non dualité.
Les Upanishads traitent de la Vérité ultime et des moyens pour l'atteindre.

Ils sont destinés à des étudiants déjà contemplatifs qui se consacrent réellement à la quête spirituelle.

 

La tradition a retenu les Rishis principaux, mais il en existe bien d'autres, et encore aujourd'hui des rishis vivent discrètement en ce monde.

Ils perpétuent les principes de l'Atma yoga.

  "À cette époque-là, le Rishi conduisait les hommes. Il était tout ensemble sage, poète, prêtre, savant, prophète, éducateur, érudit et législateur. Composait-il un chant, celui-ci devenait l'un des hymnes sacrés du peuple ; prononçait-il, émergeant d'une communion intense avec Dieu, quelque phrase profonde, et de ces mots naîtraient dans les âges suivants de puissantes philosophies ; présidait-il à un sacrifice, et sur ses sept langues de feu les rois et les peuples s'élevaient jusqu'à la richesse et la grandeur. Il formulait un aphorisme pénétrant et l'on en faisait la fondation d'une science future, qu'elle soit éthique, pratique ou physique ; il rendait un jugement dans une dispute et son verdict donnait naissance à un code ou une grande théorie législative.      C'est dans les forêts des Himalayas ou à la confluence de grands fleuves qu'il vivait, centre d'une famille patriarcale basée non sur des relations de sang mais sur des échanges de pensée : les enfants de ces sages, adolescents héroïques aux yeux brillants et à la soif ardente de connaissance, deviendraient eux-mêmes de grands Rishis ou des maîtres à penser illustres. Lui-même était le maître de toute connaissance, de tout art et de toute science. Il avait obtenu son savoir par la méditation ; guidé par l'inspiration, il procédait en avançant d'intuition en intuition" (Sri Aurobindo)